Le 16 avril 2024, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a organisé un séminaire à Douchanbé pour présenter les conclusions de trois rapports récents sur l’environnement des affaires et la connectivité en Asie centrale, en se concentrant en particulier sur les résultats pour le Tadjikistan. L’événement s’est déroulé en coopération avec le gouvernement de la République du Tadjikistan et a bénéficié du soutien financier de l’Union européenne (UE), ainsi que de la République de Lituanie et de la République du Kazakhstan.
M. Marc Buchmann, chef de la coopération à la délégation de l’UE au Tadjikistan, a ouvert l’événement et a souligné l’importance de soutenir le développement de l’entrepreneuriat non seulement pour attirer les investissements mais également pour soutenir la création d’emplois. Il a rappelé que certaines réformes structurelles importantes n’ont pas encore eu lieu au Tadjikistan, mais a noté que les efforts de numérisation ont soutenu la réduction de la corruption.
M. Ashurboy Solehzoda, premier vice-ministre du Développement économique et du Commerce, a exprimé sa gratitude à l’UE et à l’OCDE pour leur soutien et leur expertise. Il a mentionné les solides performances économiques du Tadjikistan, grâce à l’augmentation des investissements en capital ainsi qu’à la croissance de l’agriculture, de l’industrie et du commerce. Il a également expliqué que le Tadjikistan révisait sa loi sur les investissements avec le soutien de la Banque mondiale. Il a observé que les performances décevantes en matière d’attraction des investissements en 2023 obligent le gouvernement à s’engager dans des réformes.
Mme Céleste Laporte Talamon, analyste politique à l’unité Asie centrale de la Division Eurasie de l’OCDE, a présenté les conclusions du rapport de suivi sur l’environnement juridique des entreprises et des investissements en Asie centrale et au Tadjikistan. Elle a noté les récentes améliorations du cadre commercial, confirmées par les progrès constants de la performance du Tadjikistan dans les indicateurs de facilitation des échanges (IFT) de l’OCDE, mais a expliqué que des problèmes de mise en œuvre subsistaient et que l’incertitude juridique persistante constituait toujours un défi pour gagner la confiance des investisseurs.
M. William Tompson, chef de la Division Eurasie de l’OCDE, a partagé les résultats des rapports sur la facilitation des échanges en Asie centrale et le potentiel de la route de transport internationale transcaspienne. Le premier rapport met en évidence les progrès significatifs réalisés par les gouvernements régionaux en matière de facilitation des échanges au cours des cinq dernières années. Dans l’ensemble, les résultats montrent des améliorations dans les consultations entre les secteurs public et privé et la disponibilité de l’information. Il reste cependant place à l’amélioration de la législation relative au commerce, en favorisant la collaboration entre les agences frontalières et en poursuivant les efforts d’automatisation et de numérisation des procédures commerciales au sein des pays et entre eux. Concernant le deuxième rapport, qui se concentre sur le potentiel du Corridor du Milieu, M. Tompson a souligné l’importance d’une intégration économique régionale accrue et d’une meilleure intégration commerciale pour générer du trafic et de la demande le long de la route.Au-delà des mesures douces visant à faciliter les échanges, des investissements substantiels dans le réseau d’infrastructures – en particulier dans la capacité multimodale et ferroviaire – seront nécessaires. Enfin, il a souligné la nécessité pour les gouvernements de renforcer l’attractivité du corridor en améliorant la coordination entre les différents niveaux de gouvernement, tant au niveau national que régional.
M. Ashurboy Solehzoda, premier vice-ministre du Développement économique et du Commerce du Tadjikistan, a réagi aux conclusions des rapports de l’OCDE et a demandé l’aide de l’OCDE pour soutenir l’examen des indicateurs pour les objectifs de la stratégie de développement du Tadjikistan. Il a également annoncé l’intention du gouvernement d’évaluer la part de la population ayant un statut de revenu intermédiaire, à la suite d’un examen mené en 2017. En matière de connectivité, la priorité du Tadjikistan est de sortir de l’impasse dans laquelle se trouvent les communications. A ce titre, quatre cents routes internationales ont été aménagées depuis l’indépendance. À l’avenir, il faudra relever les défis liés au manque de centres logistiques et au faible développement des liaisons routières et ferroviaires.
M. Narzullo Malikzoda, vice-président du Comité fiscal du gouvernement du Tadjikistan, a remercié l’OCDE d’avoir pris en compte les commentaires du Comité sur le rapport. Il a expliqué que la réforme du Code des impôts a permis de réduire la charge fiscale et d’améliorer la collecte des impôts. Il a décrit les efforts de sensibilisation du Comité fiscal, notamment avec la publication de newsletters hebdomadaires sur le site officiel du Comité.
Mme Hurshedai Kodiri, vice-présidente du Comité d’État pour l’investissement et la gestion des biens de l’État du Tadjikistan, a réagi aux conclusions du rapport en déclarant que le gouvernement a l’intention de réduire le nombre de licences et de permis de 60 %. Elle a également expliqué que la révision de la loi sur les investissements vise à simplifier l’entrée des investisseurs étrangers. Enfin, elle a évoqué l’adoption d’un programme pour l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes, pour soutenir l’inclusion économique.
Mme Shanny Campbell, directrice pays de la BAD pour le Tadjikistan, a réfléchi aux conclusions du rapport. Elle a souligné que bon nombre des conclusions ea fait les recommandations de la BAD au gouvernement, et a souligné que le PIB élevé et la faible inflation ne doivent pas cacher le fait que l’économie du Tadjikistan est petite, fortement dépendante des minéraux et vulnérable au changement climatique. Elle a souligné que le Tadjikistan dispose d’un grand potentiel en matière d’économie verte et a salué l’élaboration d’une stratégie de développement économique vert et le lancement prochain du plan de financement climatique du pays.
Source média : https://eu-cai.org/oecd-tajikistan-dissemination-seminar-on-reports-on-central-asia/